villeneuve-vers-st-etienne

- la châtellenie

- charte de la Comtesse d'Eu

- autorisation du 12.06.1566

- extrait de la lettre de Henri III

- Charles Eutrope de la Laurencie

- inhumation

 

La châtellenie

En 1393, Villeneuve est citée comme châtellenie.

C'est sous les anglais que la terre de Villeneuve deviendra châtellenie. Elle est évaluée à 1400 l.t. de rente en 1346, et près de 10 fois moins vers 1350. 

La châtellenie de Villeneuve-la-Comtesse, comprenait : la Croix-Comtesse, Villenouvelle, Doeuil et Belleville. Son Seigneur avait le droit de basse justice (qui ne s'appliquait qu'à des affaires de peu d'importance).

Villeneuve avril 2011 006

Charte de la Comtesse d'Eu

 

"Moi, Aéliza, Comtesse d'Eu, je fais connaître à tous, pour le présent et le futur, ceci : lorsque j'ai reçu en legs Villeneuve de  Argaconius(1), située entre Belleville et Croix la Comtesse, j'ai trouvé dans ce village, les libertés et les coutumes suivantes, accordées à ce village et à ses habitants, sous serment par Radulphe(2), jadis mon époux, lorsqu'il a fondé ce village sur les conseils de ses hommes. Telles sont les libertés de ce village, imposées et concédées depuis le début ainsi que je l'ai appris de plusieurs, sous la foi du serment : ils furent présents personnellement à la fondation du village.

 

Il fut établit que quiconque viendra là serait tenancier et recevrait un domaine sur lequel il payerait chaque année à Noël deux sous de monnaie courante et six deniers, et tout autant à la fête de la Saint-Jean-Baptiste (24 juin) quatre chapons à la fête de la Toussaint, de toute terre qui sera donnée avec le domaine pour la cultiver, sera due la onzième gerbe en redevance foncière. Il a été de même établi que si par hasard le paiement était différé jusqu'au dimanche le plus proche après l'octave de Noël ou de Saint Jean Baptiste, pendant ce temps, personne ne pourrait être dégagé de sa dette en aucune manière.

 

Tous les hommes auront un plein usage de la forêt de Aragonius, à l'exéption de trois arbres : le chêne, le hêtre et le frêne. Quand quelqu'un voudra prendre du bois de construction, il le fera de tout arbre qu'il voudra sous la surveillance des gardes forestiers, sans lesquels les villageois ne pourront rien prendre comme bois de construction, mais si en dehors de toute surveillance, ils sont trouvés en train de couper ce qui est interdit, à moins d'être pris sur le fait, et si, en dehors de la forêt ils sont trouvés dans le même délit, ils ne payeront aucune amende parce q'en dehors de la forêt, ils ne seront pas poursuivis, à l'intérieur ils seront taxés de cinq sous.

 

Personne du village ne sera cité en justice en dehors du village, par un seigneur du village, ni ne payera la taille, ni ne fera le service des armes, ni la chjevauchée ou les chemins, ni ne payera quelque droit sur les porcs. Personne ne pourra être taxé pour un délit quelconque au-delà de cinq sous, sauf pour homicide, vol ou blessure entraînant la mort.

 

Si un habitant de ce village a fait des coupes dans les bosquets qui entourent le village et s'il est pris sur le fait, pour amende, il payera quinze sous et tout autant s'il a été trouvé en train de tendre des pièges aux lapins ou s'il les a chassé.

Si un boeuf, une vache, un cheval, un âne, une jument, une ânesse ou une autre bête a été trouvé faisant des dégats dans les mêmes bosquets, l'amende sera de cinq sous.

 

Tous les hommes du village feront cuire leur pain à mes fours, selon les us et coutumes de Belle Ville, car ce village a été, en effet, fondé selon les us et coutumes de Belle Ville.

 

Moi, Aéliza, Comtesse, avec l'accord de la commune, j'ai ajouté ceci : les habitants du village ne pourront vendre à un autre seigneur du village, un chapon ou une poule, si ce n'est au prix sur lequel on s'est entendu dès le début, c'est à dire que pour chaque chapon, on ne perçoive que les six deniers de la monnaie courante du Seigneur du Village...

Quiconque du village vendra de la viande au village donnera en dîme au Seigneur du village, un boeuf pour douze deniers de revenu, un porc pour six deniers, un bélier pour quatre deniers.

 

Pour que tout ce qui est consigné ci-dessus ait plus de sureté pour l'avenir, j'ai apposé mon sceau sur la présente charte, l'an du Seigneur mille deux cent trente cinq, au mois de novembre"...

 

Du bulletin municipal de Villeneuve la Comtesse - juin 2007 - n°6

vue générale 1

Autorisation du 12.06.1566

 

Entre François de La Laurencie, escuyer, seigneur de Villeneuve la Comtesse, demande et requesrant délivrance pour bastir un chastel audit lieu (...) ; et le procureur de la court de céans, insistant au contraire.

Veu par nous, l'adveu et dénombrement rendu par le dit escuyer et réception d'icelly, estant au dos aveques certaine sentence portant délivrance de boys ci devant faict les dites sentences et (...) tenues en la court de céans le vingt deuxième jour de septembre l'an mil quatre cens soixante et treize, avecque nostre appoinctement de sentance interlocutoyre par laquelle les pièces dessus mentionnées sont cottées dioc et responce dudict procureur avec la main levée dudict droit d'usage donnée à Poitiers ce vingt siciesme jour d'apvril dernier et tout ce qu'a esté mis par devers nous, avons dict et disons que délivrance de boys sera faicte audict escuyer pour réparer et rédiffier un chastel, les réparations nécessaires préalablement veues par le clerc commis du verdier, en présence du procureur de la court de céans appelé avecques les deux mestres cherpantiers, pur scavoyr et entendre le boys qui y sera requis et nécessaires pour en faire leur rapport, pour icelluy, veu le dict procureur en estre faict playne déllivrance dudict boys et autrement droict comme il appartiendra par raison.

Donné et faict par nous, Nycolles Gentilleau, gradué ès loix, juge de Chizé, accesseur ou commis du Me particulier et verdier des domaines et forest de Chizé, le douzième jour de juin, l'an mil cinq cens soixante et six. Signiffié le présent appoinctement à M René Mestivier, procureur du Roy sur le faict de domaynes et forest parlant à luy audict Chizé les dits jours et au que dessus par moy loy Mestivier, greffier des dicts domaynes et forest, lequel procureur n'a dit aulcune chose pour le dessus".

 

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Extrait de la lettre de Henri III à François de la Laurencie

"Monsieur de Villeneuve la Comtesse,

j'ai su du sieur de Malicorne, gouverneur de mon pays de Poitou, le bon devoir que vous faites de conserver soigneusement votre château de Villeneuve, et empêcher que mes adversaires s'en emparent, au préjudice et désavantage de mon service, à quoi je vous prie de continuer et comme à chose où il ne va pas moins de votre intérêt particulier que de mon dit service, vous assurant que je vous en saurai très bon gré et y entretiendrai l'année prochaine un nombre d'hommes suffisant pour la garde d'icelui, que je ferai employer sur l'état des garnisons du Poitou afin de vous donner plus de moyens de me faire ce service et à vous-même le bien de profits que vous devez attendre, priant Dieu, Monsieur de Villeneuve la Comtesse qu'il vous ait en sa garde. De Paris, le septième jour de décembre 1585."

charles eutrope de la laurencie

Charles Eutrope de la Laurencie est né au château de Villeneuve-la-Comtesse le 30.04.1740.

 

Il est vicaire général de Poitiers lorsqu'il est nommé évêque de Nantes en 1783.

Imbu des privilèges de son ordre, il adhére au refus de la noblesse et du haut clergé bretons d'élire des députés pour les représenter aux Etats généraux de Versailles.

Soupçonné par les autorités nantaises d'être l'instigateur de la Revolte paysanne en mai 1790, Monseigneur de la Laurencie quitte discrétement son diocése.

Ordonné d'arrestation, il parvient à se cacher à Paris, puis à gagner l'Angleterre, où il se met au service des princes exilés. Il refuse de reconnaître le Concordat et de démissionner ; il reste en Angleterre et rentre avec la Restauration...

Il meurt à Paris le 15 mai 1816.

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Inhumation de Charles Henri de la Laurencie

Le 07.11.1772, a été inhumé, dans le choeur de l'église, le corps de haut et puissant seigneur Messire Charles Henri de la Laurencie, chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis, Seigneur de ce lieu, la Thibaudière (Chizé), les Vallées et autres places.

Epoux de son vivant de feu haute et puissante dame Marie-Anne de la Laurencie1,

Décéde le six du susdit mois, âgé de quatre vingt huit ans ou environs2(...)

 

Suivent les signatures des curés de Belleville, Dampierre, La Croix, la Charrière, Prissé, Thorigné, Migré, Villeneuve.

 

Son épouse est inhumée dans le choeur de l'église de Villeneuve depuis le 18 mars 1762...

2 Les livrets de famille n'existant pas à cette époque, l'Etat Civil était complété suivant les dires du déclarant. L'âge donné au moment du décès d'une personne pouvait varier de plus ou moins 10 ans par rapport à la réalité, surtout dans les familles les plus modestes... C'est pourquoi la personne qui complétait le registre de l'Etat civil, notait l'âge donné plus la mention ou environs.

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