photo : collection personnelle : casse-croûte au champ
photo : collection personnelle : casse-croûte au champ

A la fin du 19e siècle, les paysans s'échinaient encore derrière les charrues et moissonnaient encore à la faux. Leur vie était essentiellement rythmée par les saisons. Les dictons étaient encore appliqués...

Malgré de bons moments (autour d'un repas de fête (fin de moissons ou de vendange ; mariage...), sur les marchés, dans un café, lors de fêtes au village) qui apportaient un peu de gaieté, leur vie était rude et les heures de loisirs rares.

Au cours du 20e siècle, les conditions de travail vont s'améliorer avec la fin de la traction animale et l'arrivée de la mécanisation. Les conditions de vie, les mentalités et les coutumes vont également changer....

Au début du 20e siècle, Villeneuve comptait encore une 40e de fermes....

Photo collection personnelle : les battages chez mon grand-père à Villenouvelle

Photo collection personnelle : les battages chez mon grand-père à Villenouvelle

Chaque mois apportait son lot de labeur ;

Janvier était essentiellement consacré au nettoyage des haies, des bois - En février, les paysans commençaient à se préoccuper des céréales (hersage et roulage), de l'épandage du fumier - En mars, il fallait préparer le terrain pour les futures semailles, notamment les baillarges1.- En avril, c'était la préparation des terres destinées aux betteraves (les joutes) ; il fallait aussi semer le trefle et la luzerne ou encore le sainfouin2- Au joli mois de juin, la campagne était la plus belle, parée de multiples couleurs, les bleus, les blancs, les jaunes, les rouges et les verts... l'odorat n'était pas en reste ! Au mois de juin, les paysans fauchaient. Ils mettaient le fouin à pilo3 - 4  et ils le rentraient - Puis venait juillet, le mois des moissons - Suivait les battages en aout. Les paysans d'un même village s'entraidaient : Ce matin, battre chez Guillonnet, fini à midi. Au soir, commencer chez Berthon ; la machine à battre se déplaçait de ferme en ferme. Villeneuve possédait une société de battage. En Aout 1942, le grand père notait dans son agenda : récoltes aout 1942 : avoine 5600 - baillarge 4560 - blé 6300 - En septembre, les battages se terminaient si besoin, il fallait finir de rentrer les récoltes et nettoyer les bariques pour les vendanges d'octobre - En novembre, c'était la récolte des betteraves - en décembre, les semailles se terminaient....

A tous ces travaux, s'ajoutaient l'entretien de l'immense potager, qui devait nourrir toute la famille, de la vigne ; les récoltes des légumes, des fruits ; les petites réparations (outillage, clotures, les bâtiments, la maison...) ; scier et rentrer le bois de chauffage, l'entretien des boeufs et chevaux, etc... 

Le plus souvent, c'étaient les femmes qui étaient chargées de la traite des vaches, des soins aux animaux de la basse-cour ou des gorêts....

 

1. baillarge, orge de printemps

2.le sainfouin est un fourrage qui convient aux bovins, et aux ovins. C'est une plante mellifère qui était surtout cultivée au début du 20e siècle, remplacée peu à peu par la luzerne. Elle porte des grappes de fleurs rouges et blanches.

3. des agendas de la famille Rigaudeau

4. mettre à pilo; c'est mettre en tas.

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